Et bien voilà, par quoi commencer?
Disons que je suis arrivé relativement détendu ce 10 avril à l’aéroport de Charleroi pour y passer le fameux test d’anglais aéronautique. Détendu pour plusieurs raisons: la première étant que mon anglais n’est pas catastrophique, et la deuxième étant qu’il n’y a pas pour moi de réel enjeu –> “En cas d’échec il suffira de le repasser” me dis-je.
Je ne pense pas révéler de grands secrets en décrivant les divers points qui suivent.
Nous étions deux à devoir passer le test et j’ai eu l’occasion de faire brève connaissance avec mon sympathique comparse.
Une foule de paperasseries nous sont présentées et expliquées, certains documents nécessitent nos signatures, et hop voilà c’est signé, voili voilou c’est en ordre, c’est par où qu’on commence?
On nous installe chacun dans une sorte de “cubicle” aux parois recouvertes d’absorbeurs acoustiques en mousse, histoire d’éviter les perturbations acoustiques extérieures et nous offrir la meilleure audibilité possible. Car vous l’aurez deviné, cet examen ne se passe pas devant un jury mais bien via un ordinateur (donc avec casque et micro) relié à un Server quelquepart qui se chargera d’analyser de façon très neutre le vocabulaire, l’accent, la compréhension et autres paramètres folkloriques.
Zou! Ca commence!
Bon, OK, c’est pas hyper facile. Surtout quand une voix vous raconte pendant 1 minute en anglais avec un accent guatémalais bizarre “qu’un Boeing-777 en approche de Bangkok et encore au Flight Level 7000 avait un moteur en feu et que le CDB décrivait au Copi -son épouse par ailleurs- la procédure d’urgence en cas de feu moteur, et tandis que les services d’intervention ont été prévenus la tour demande à l’avion d’opérer encore un tour dans le holding le temps d’écarter les autres avions avant l’atterrissage d’urgence, ce même atterrissage qui s’est finalement déroulé sans encombres et les 170 passagers sont tous sains et saufs”
… écouter l’histoire est déjà un bel exercice d’oreille, le vrai challenge se pose lorsqu’il faut répéter l’histoire dans le micro en 30 secondes. Et j’en ai eu quelques-unes des comme ça, chaque fois avec des accents “anglais” issus de régions du mondes difficilement localisables.
Et que dire alors lorsqu’on entend une TWR dire ceci:
“American Two Forty-Five cleared to land, please expedite your descend from 4000 to 2000, keep heading 110, expect vectors on ILS, number two following United Boeing Seven-Thirty-Seven two mile final, traffic will depart prior to your arrival.”
Suivi par ce même message répété par un équipage: “Cleared to land, expedite descend from 4000 to 2000, keep heading 100, expect vectors on ILS, number two following United Boeing Seven-Thirty-Seven two mile final, traffic will depart prior to our arrival, American Two Forty-Five”
… z’avez détécté l’erreur qui s’est glissée (oh la vilaine!) dans le message répété?
Non? Relisez bien.
Bingo! L’équipage s’est trompé dans sa confirmation de cap: heading 100 au lieu de heading 110.
Et bien me voilà avec mon beau casque sur les oreilles, les tympans tendus à l’écoute et les prises de notes qui filent, histoire de pouvoir reprendre moi-même cette conversation “à chaud” et dire: “CORRECTION, I SAY AGAIN, keep heading 110, expect vectors on ILS, number two following United Boeing Seven-Thirty-Seven two mile final, traffic will depart prior to your arrival.”
… et des comme ça j’en ai eu des tonnes.
Je vous évite les questions audio basiques du style “If the temperature is rising, it is cooler or warmer?” … et je vous laisse imaginer ma réponse
Quoi? Mes résultats? Ah oui c’est vrai, je vous traîne sur la longueur sans aller à l’essentiel
Chaque critère est sur 70 points, il y a 6 critères.
Mais attention! La note LA PLUS BASSE constituera la note finale (vi vi, vous avez bien lu).
Voici le détail de mes résultats:
Prononciation 70/70
Structure 57/70
Vocabulaire 70/70
Fluidité 54/70
Compréhension 70/70
Interaction 57/70
Puisque ma note la plus basse est 54/70 c’est celle-là qui est retenue comme score final. Ce qui me propulse au “ICAO Level 5 : Extended”. C’est d’autant plus chouette qu’un niveau 4 aurait déjà suffit pour “réussir”.
Selon les dires de l’examinateur après impression de nos résultats, mon comparse et moi-même sommes les deux meilleurs scores sur pas loin de 200 personnes. Gloire doit être rendue à mon camarade d’examen, ses résultats étaient encore bien au-dessus des miens! Bravo!
Ensuite on reçoit deux chouettes documents comme ceux-ci:
Bon allez hop! Et un de passé, prochain gros truc: l’examen théorique à la DGTA le 24 avril … BANZAÏ !!!
Proficiat!!!!!
En tout cas, ils t’ont bien cuisiné avec toutes leurs petites “tromperies”….
Comme quoi, on devrait attendre quelques années avant de commencer ses études, c’est tellement plus amusant quand on est plus “vieux” et qu’on sait exactement ce qu’on veut;)))
Bonne continuation et bonne chance pour ta note la plus basse!!!!
super…moi j’ai mon EPC demain…
merci d’avoir pris le temps de partager ton expérience
Banzaï!!!