Cours Théoriques…

Voilà, ça y est! Notre classe semble enfin atteindre une vitesse de croisière (si j’ose dire) appréciable, malgré le rythme relativement soutenu des cours. Car en effet ça trace méchant…
Tout le syllabus Météo est déjà derrière nous (ainsi que ses interros tant redoutées) et j’ai pourtant l’impression de ne l’avoir utilisé que 3 ou 4 fois au cours.

Inutile de souligner combien le travail personnel réalisé à la maison joue un rôle capital afin d’assimiler les diverses notions le mieux possible.

Malgré les éventuels préjugés (souvent non fondés) à l’égard des cours théoriques météo, je dois bien avouer que pour ma part, ce cours m’a apporté bien plus que de la théorie “aviation”. En effet, depuis que nous avons abordé ces notions, mon regard envers l’environnement (vent, nuages, soleil, température, humidité, …) a radicalement changé. Chaque événement météo que je constate (brume le matin, formation de nuages bas, augmentation d’humidité) réveille en moi une approche plus analytique et moins passive. Vraiment très intéressant!

L’ambiance de la classe commence à se détendre de plus en plus, les personnalités de chacun commencent à faire surface. Par moment nous nous égarons un peu il est vrai mais fort heureusement Hervé, notre instructeur théorique (mais siii, vous vous souvenez certainement: le gars hyper-carré … et hyper-calé dois-je ajouter), arrive sans mal à ramener l’ordre et la concentration au sein du groupe.

Car après tout, soyons clairs, nous sommes là avant tout pour réussir notre PPL. L’ambiance est la bienvenue tant qu’elle ne nuit pas à notre progression.

La semaine prochaine nous allons nous farcir une belle interro qui portera sur 3 chapitres techniques pas piqués des vers … je vous dirai comment ça s’est passé.

Huitième vol déjà!

Bonjour à toutes et à tous!

J’en suis déjà à mon 8ème vol et je dois avouer que la progression me semble difficile tellement le nombre de choses dont il faut se rappeller ne cesse de croître.

Malgré l’impression bof-bof que j’ai de moi-même (surtout un sentiment de stagnation) mon instructeur repousse sans cesse mes propres limites. Grâce à lui et à sa méthode, j’effectue déjà seul l’external check de l’appareil au grand complet. Claude ne vérifie même pas car il m’a déjà qualifié de “perfectionniste” … ah bon?

Depuis ce dimanche, cela va même un peu plus loin: je sors l’avion seul des hangars, passe tout en revue, effectue les purges nécessaires, valide les niveaux de fuel, passe l’extérieur de l’appareil entièrement (external check) en revue sans utiliser de check-list papier –> je tente ainsi de travailler de mémoire et créer certains automatismes.

Après avoir terminé l’external check, je réalise la pre-flight checklist dans la cabine (avec un copion format A3, hihi).

Claude parle moins, il s’efface de plus en plus et m’écoute énoncer à haute voix les divers points de la checklist. Ses rappels techniques sont très relevants et corrigent avec justesse toutes les imprécisions dont je fais encore souvent preuve (et il y en a pas mal).

En vol, ce fut une vraie kermesse!!! Et le mot est faible…
Claude me pousse à réaliser seul des virages serrés à 30°, 45° et même 60°… “Pour bien te faire ressentir et comprendre le phénomène de facteur de charge” me dit-il.
Je n’ai qu’une seule réponse à la bouche, tel Gérard Jugnot qui se plante avec un seul ski dans Les Bronzés Font Du Ski : “J’ai bien compris j’ai bien compris là!”

Ceci dit, Claude a réussi à me terrifier lorsqu’il a volontairement mis le Cessna en vol sur la tranche (virage glissé à 90° d’inclinaison) … j’ai vu toute ma vie défiler en 3 secondes, croyez-moi c’est quelque chose!

La manoeuvre n’a rien d’aisé, est très rapide et clairement m’a fait trouiller au-delà de n’importe quel parc d’attraction. Mais ça fait partie de l’apprentissage me dit-il sereinement… gasp!

Comme si cela ne suffisait pas, nous avons travaillé les décrochages. J’ai donc dû couper le moteur à 3000ft et cabrer l’avion le plus possible afin de créer ce fameux “Stall” …
Je crois bien avoir hurlé comme jamais quand le nez s’est rabattu violemment vers le sol et entamer un piqué digne d’un film de James Bond.

D’ailleurs je me souviens encore très bien avoir hurlé #*%£!&*$ et aussi *$&#%&£!$# comme jamais. Ce cirque a duré pas mal de temps puisque j’ai dû faire celà au moins 4 fois…
Mais ça fait partie de l’apprentissage me dit-il sereinement…

Moi qui ensuite me croyais enfin arrivé au bout des acrobaties et autres folies, Claude m’annonce avec un petit rictus (jamais rassurant dans ces circonstances) que nous allons atterrir sans moteur.
#*%£!&*$!!!, dis-je une fois de plus.

Mais mon angoisse s’est révélée injustifiée car Claude a posé l’appareil avec une grâce inouïe et avec une facilité déconcertante.

Ouf! Me voilà enfin revenu au sol … et tiens, voici à nouveau cette petite voix qui résonne dans ma tête et qui me dit: “Remonte! Remonte! Remonte!” …

Au terme de ceci Claude a notifié “Net progrès virages 30° et 45°” sur la fiche récapitulative du vol. Je n’ai qu’une chose à dire: “Merci Claude!”00-PRG flying above runway

Début des cours théoriques

Premiers cours théoriques dispensés sur le Campus du CERIA.

Hervé, notre Instructeur théorique dresse le tableau d’entrée de jeu: discipline, précision, concentration, rigueur, motivation et études constantes seront quelques-unes des clés principales pour réussir.
Pilote professionel et pilote de voltige, Hervé est de ce genre de personnage qui force le respect d’emblée par son aura, son esprit très carré mais aussi par son savoir qu’il distille avec une aisance bluffante. Son humilité face à certains sujets qu’il maîtrise un peu moins bien consolide sa crédibilité et nous incite à l’écouter avec plus d’attention encore.

L’ambiance de la classe est assez “froide”: nous sommes un groupe de 23 élèves et personne ne se connaît à ce stade. Comme bien souvent il faudra à mon avis quelques leçons avant de “briser la glace” et même dépasser le simple stade du “socialising”.

Disons-le tout de go, et sans fausse modestie, les études théoriques n’ont rien d’une partie de plaisir ni d’une parcours de santé.

Le volume de connaissances à acquérir est assez volumineux, mais est surtout réparti sur un laps de temps très (trop) court: la pile de sillabi forme une tôle d’un peu moins de 10cm qui devra être ingurgitée en max. 5 mois à raison de seulement 2 soirs/semaine … GASP! Autant dire qu’il faut bosser énormement chez soi et garder sa motivation au plus haut niveau.

Tout ça en à peine 5 mois à raison de 2 soirs/semaine ... il faut s'accrocher.

Tout ceci sera vu en 5 mois à raison de 2 soirs/semaine ... pas de secret, il faudra s'accrocher et beaucoup bosser chez soi.

Deuxième vol

Mon instructeur ne m’a pas déçu. Claude, comme tout pilote chevronné, a plus d’un tour dans son sac et connaît si bien tellement de choses que chaque explication semble découler d’une logique implaccable quand je l’écoute.  Il pousse déjà l’exercice de vol un peu plus loin: virages un peu plus serrés (30° au lieu des 10° que j’ose à peine réaliser … la trouille n’est pas encore partie). Ce Cessna n’a plus de secrets pour Claude, les moindres réactions de l’appareil sont anticipées avec brio.

Au détour de notre circuit nous survolons une fois encore les falaises de Freyr, Namur, la Meuse, un aérodrome d’ULM et prenons la peine de bien profiter visuellement du paysage sublime qui s’offre à nous.

Au retour au sol, je ressens une sensation étrange et inconnue à ce jour: lors du debriefing dans les bureaux chaque partie de mon corps semble encore subir l’adrénaline qui ne cesse de me dire “Remonte! Remonte! Remonte!” …

Au terme de ce vol-ci, bonne surprise, Claude inscrira sur le rapport de vol “Excellentes prestations” ce qui booste assez ma motivation.

Premier vol!

Angoisse, excitation, inquiétude, nervosité, peur, passion … le vocabulaire n’est pas assez riche pour exprimer ce que je ressens lorsque j’arrive à l’aérodrôme de Suarlée afin d’effectuer mon premier vol en compagnie d’un instructeur expérimenté.

Trop tard pour faire marche arrière: malgré ma peur bleue des avions ma passion bien réelle me pousse à aller au-delà de mes craintes. Après tant d’années à regarder passionnément les avions de loin ou de près, après tant et tant de voyages en avion, après tant d’heures, de jours de semaines, de mois voire d’années (plus de 10 ans) à “tenter de voler” sérieusement avec FlightSim sur mon PC …

Aérodrome de suarlée: Parking aisé, accès facile et accueil courtois par la majorité des personnes sur place et visiblement habituées de l’endroit. Mes yeux s’ouvrent de plus en plus et s’attardent sur les moindre petits détails tels que la panoplie de vieux instruments de mesure alignés au-dessus du comptoir de la buvette où je m’empresse de prendre un café pour garder toute ma contenance.

Le bar, les instruments, Claude et moi-même

Le bar, les instruments, Claude et moi-même

Il ne faut pas 10 minutes pour que je puisse rencontrer Claude, mon instructeur. Sa physionomie ne laisse aucun doute: un pilote expérimenté à qui on ne la fait pas. En effet, avec ses 21.000 heures de vol cet homme à volé sur une foule d’appareils différents et dans des contextes parfois très difficiles. Tant mieux! Car mon stress demande à être encadré par une personne la plus compétente possible.

Chose appréciable, au lieu de se ruer vers les appareils, Claude prend le temps de me découvrir afin de définir quelle est mon approche actuelle en aéronautique sur un plan technique et pratique. Il entre très vite dans des explications à caractère technique dont près de la moitié m’échappent et je ne joue pas au fanfaron! Je n’hésite pas à lui demander des précisions dès que n’arrive plus à suivre (donc assez souvent) car, il faut bien l’avouer, pas mal de choses ne veulent encore rien dire pour moi. Discussion calme, sérieuse, amicale et teintée d’humour … exactement ce qu’il me faut!

Peu après, nous nous dirigeons vers l’appareil tandis que Claude m’a confié la charge des documents de bord de l’appareil ainsi que mon casque de communication. Mon stress et mon angoisse montent, je m’empresse ne ne pas feindre l’excès de confiance et le fait donc savoir à Claude qui semble avoir oublié ce que la peur pouvait être en aéronautique.

Nous voici arrivé à l’avion. Un C-150 immatriculé 00-PRG qui a bonne mine. Je suis très positivement étonné de voir Claude scruter les moindres détails de l’avion, depuis le niveau d’huile, jusqu’à la mesure du débattement de l’amortisseur avant, en passant par le pitot, l’hélice, les arrangements bricolés à la gouverne de direction “afin de ne pas devoir compenser en permanence au palonnier” me dit-il d’un ton souriant.

BFS 015

Tout est passé en revue

Chaque élément balayé par son regard fait l’objet d’une explication dont il n’hésite pas à me faire part dans les grandes lignes. Visiblement Claude connait cet appreil comme s’il l’avait construit de ses propres mains, et c’est tant mieux ;)

Nous prenons place dans le minuscule habitacle de ce Cessna C-150 qui vole depuis pas mal d’années et semble assez rudimentaire quoique complet et assez bien entretenu.

Rien à la sauvette, Claude vérifie tout tout et tout, chaque instrument est recalé sur certaines valeurs (quand nécessaire) testé et vérifié (zig-zag volontaires de l’appareil sur le taxiway pour tester les gyrocompas, etc). Test des gouvernes, tout y passe … ouf! j’aime mieux ça.

Le ciel est beau, il n’y a pas trop de vent, les conditions sont assez bonnes.
Nous voici prêts à décoller et Claude me fait savoir que c’est moi qui tiendrai les commandes pendant le vol –> STRESSSS !!!! Mais il me rassure en me disant “Laisser-vous conduire, vous verrez ce sera une belle ballade”.

Flaps à 10°, vérification, poussée du moteur à fond, la machine s’élance et se soulève très délicatement de la piste sans même devoir tirer sur le manche (ou presque). Chouette, ça marche pas trop mal jusque ici :)

Premier envol ... vous m'entendez crier de peur?

Premier envol ... vous m'entendez hurler de peur?

Après avoir effectué notre écart de 15° sur la droite et rejoint notre altitude de 1600 pieds nous voici enfin stabilisés, je relâche peu à peu tous les muscles de mon corps, tétanisés par une crainte visiblement injustifiée.

Claude me parle calmement des choses qui doivent attirer notre attention, m’aide à découvrir le merveilleux paysage qui nous entoure et à me familiariser avec cet univers 3D bien réel et qui apporte indéniablement plus qu’un affichage 2D/3D FlightSim sur mon PC.

Afin de toucher déjà certaines choses, Claude comprend qu’une partie de mes craintes réside dans l’éventuelle panne moteur. Sans la moindre hésitation il me fait couper les gaz de l’appareil en plein vol afin de me montrer que cet appareil se met tout simplement à planer et qu’il lui reste ainsi largement assez de temps pour communiquer à la tour la situation ainsi qu’identifier une zone potentielle pour un atterrissage de fortune. Formidable! Ca plane vraiment!

Pendant tout le vol nous prenons soin de localiser et d’identifier les autres appareils/hommes en vol (avions, parachutistes, hélicoptères) et nous poussons le tourisme juqu’à faire un petit survol de la ville de Namur et, un peu plus loin, les falaises de Freyr. Tout simplement génial!

En bout de parcours Claude pose cet appareil comme une fleur, sur du velours! Impressionnant!

Mon coeur bat très fort, mes yeux sont humides, mon corps tremble de partout, je suis dans un état émotionnel indescriptible … nous ne sommes pas encore sortis de l’appareil que le ciel me demande déjà d’y retourner.

Les études…

En Belgique, deux types d’écoles de pilotage coexistent: les écoles “intégrées” et les écoles “modulaires”757small

Les écoles intégrées sont des écoles qui forment “à temps plein” les élèves pilotes.  Pour plus d’informations sur ces écoles je vous conseille de jeter un coup d’oeil ici Hub’Air et ici BAFA.
Ensuite les écoles modulaires, comme la Belgian Flight School B.F.S., sont des écoles où les cours théoriques se donnent en cours du soir et où les vols doivent être opérés sur base de réservation préalable.

Comme partout, chaque école a ses avantages et inconvénients. Mon objectif ici n’étant pas de juger la qualité de tel ou tel établissement, je me garderai de tout commentaire à cet égard.

Chacun choisira l’école qui lui correspondra le mieux en termes d’organisation, de taille, de structure, de situation géographique … bref celle dans laquelle vous pourrez garder une motivation au plus haut niveau.

Ce type d’étude n’étant pas spécialement “cheap”, ceux qui ont déjà une activité professionelle opteront pour une école modulaire afin d’assurer de jour les rentrées financières qui permettront de couvrir les frais de cours du soir et vols d’apprentissages.
En ce qui me concerne, pour des raisons d’organisation familiale et d’accessibilité géographique, j’ai choisi la BFS (Belgian Flight School).

Dès lors je vais tenter, au fil du temps, de partager avec vous ma formation théorique à Bruxelles (Campus du CERIA) et pratique à Namur (Aérodrome de Temploux/Suarlée).

Voilà donc où j’en suis … j’espère que ce voyage vous plaira.