Bonjour à toutes et à tous!
J’en suis déjà à mon 8ème vol et je dois avouer que la progression me semble difficile tellement le nombre de choses dont il faut se rappeller ne cesse de croître.
Malgré l’impression bof-bof que j’ai de moi-même (surtout un sentiment de stagnation) mon instructeur repousse sans cesse mes propres limites. Grâce à lui et à sa méthode, j’effectue déjà seul l’external check de l’appareil au grand complet. Claude ne vérifie même pas car il m’a déjà qualifié de “perfectionniste” … ah bon?
Depuis ce dimanche, cela va même un peu plus loin: je sors l’avion seul des hangars, passe tout en revue, effectue les purges nécessaires, valide les niveaux de fuel, passe l’extérieur de l’appareil entièrement (external check) en revue sans utiliser de check-list papier –> je tente ainsi de travailler de mémoire et créer certains automatismes.
Après avoir terminé l’external check, je réalise la pre-flight checklist dans la cabine (avec un copion format A3, hihi).
Claude parle moins, il s’efface de plus en plus et m’écoute énoncer à haute voix les divers points de la checklist. Ses rappels techniques sont très relevants et corrigent avec justesse toutes les imprécisions dont je fais encore souvent preuve (et il y en a pas mal).
En vol, ce fut une vraie kermesse!!! Et le mot est faible…
Claude me pousse à réaliser seul des virages serrés à 30°, 45° et même 60°… “Pour bien te faire ressentir et comprendre le phénomène de facteur de charge” me dit-il.
Je n’ai qu’une seule réponse à la bouche, tel Gérard Jugnot qui se plante avec un seul ski dans Les Bronzés Font Du Ski : “J’ai bien compris j’ai bien compris là!”
Ceci dit, Claude a réussi à me terrifier lorsqu’il a volontairement mis le Cessna en vol sur la tranche (virage glissé à 90° d’inclinaison) … j’ai vu toute ma vie défiler en 3 secondes, croyez-moi c’est quelque chose!
La manoeuvre n’a rien d’aisé, est très rapide et clairement m’a fait trouiller au-delà de n’importe quel parc d’attraction. Mais ça fait partie de l’apprentissage me dit-il sereinement… gasp!
Comme si cela ne suffisait pas, nous avons travaillé les décrochages. J’ai donc dû couper le moteur à 3000ft et cabrer l’avion le plus possible afin de créer ce fameux “Stall” …
Je crois bien avoir hurlé comme jamais quand le nez s’est rabattu violemment vers le sol et entamer un piqué digne d’un film de James Bond.
D’ailleurs je me souviens encore très bien avoir hurlé #*%£!&*$ et aussi *$&#%&£!$# comme jamais. Ce cirque a duré pas mal de temps puisque j’ai dû faire celà au moins 4 fois…
Mais ça fait partie de l’apprentissage me dit-il sereinement…
Moi qui ensuite me croyais enfin arrivé au bout des acrobaties et autres folies, Claude m’annonce avec un petit rictus (jamais rassurant dans ces circonstances) que nous allons atterrir sans moteur.
#*%£!&*$!!!, dis-je une fois de plus.
Mais mon angoisse s’est révélée injustifiée car Claude a posé l’appareil avec une grâce inouïe et avec une facilité déconcertante.
Ouf! Me voilà enfin revenu au sol … et tiens, voici à nouveau cette petite voix qui résonne dans ma tête et qui me dit: “Remonte! Remonte! Remonte!” …
Au terme de ceci Claude a notifié “Net progrès virages 30° et 45°” sur la fiche récapitulative du vol. Je n’ai qu’une chose à dire: “Merci Claude!”
Tu donnes vachement de fil à retordre à ton adrénaline, dis donc, avec tes 30°-45° voire même 90°;)
Bonne continuation!!!