Angoisse, excitation, inquiétude, nervosité, peur, passion … le vocabulaire n’est pas assez riche pour exprimer ce que je ressens lorsque j’arrive à l’aérodrôme de Suarlée afin d’effectuer mon premier vol en compagnie d’un instructeur expérimenté.
Trop tard pour faire marche arrière: malgré ma peur bleue des avions ma passion bien réelle me pousse à aller au-delà de mes craintes. Après tant d’années à regarder passionnément les avions de loin ou de près, après tant et tant de voyages en avion, après tant d’heures, de jours de semaines, de mois voire d’années (plus de 10 ans) à “tenter de voler” sérieusement avec FlightSim sur mon PC …
Aérodrome de suarlée: Parking aisé, accès facile et accueil courtois par la majorité des personnes sur place et visiblement habituées de l’endroit. Mes yeux s’ouvrent de plus en plus et s’attardent sur les moindre petits détails tels que la panoplie de vieux instruments de mesure alignés au-dessus du comptoir de la buvette où je m’empresse de prendre un café pour garder toute ma contenance.
Il ne faut pas 10 minutes pour que je puisse rencontrer Claude, mon instructeur. Sa physionomie ne laisse aucun doute: un pilote expérimenté à qui on ne la fait pas. En effet, avec ses 21.000 heures de vol cet homme à volé sur une foule d’appareils différents et dans des contextes parfois très difficiles. Tant mieux! Car mon stress demande à être encadré par une personne la plus compétente possible.
Chose appréciable, au lieu de se ruer vers les appareils, Claude prend le temps de me découvrir afin de définir quelle est mon approche actuelle en aéronautique sur un plan technique et pratique. Il entre très vite dans des explications à caractère technique dont près de la moitié m’échappent et je ne joue pas au fanfaron! Je n’hésite pas à lui demander des précisions dès que n’arrive plus à suivre (donc assez souvent) car, il faut bien l’avouer, pas mal de choses ne veulent encore rien dire pour moi. Discussion calme, sérieuse, amicale et teintée d’humour … exactement ce qu’il me faut!
Peu après, nous nous dirigeons vers l’appareil tandis que Claude m’a confié la charge des documents de bord de l’appareil ainsi que mon casque de communication. Mon stress et mon angoisse montent, je m’empresse ne ne pas feindre l’excès de confiance et le fait donc savoir à Claude qui semble avoir oublié ce que la peur pouvait être en aéronautique.
Nous voici arrivé à l’avion. Un C-150 immatriculé 00-PRG qui a bonne mine. Je suis très positivement étonné de voir Claude scruter les moindres détails de l’avion, depuis le niveau d’huile, jusqu’à la mesure du débattement de l’amortisseur avant, en passant par le pitot, l’hélice, les arrangements bricolés à la gouverne de direction “afin de ne pas devoir compenser en permanence au palonnier” me dit-il d’un ton souriant.
Chaque élément balayé par son regard fait l’objet d’une explication dont il n’hésite pas à me faire part dans les grandes lignes. Visiblement Claude connait cet appreil comme s’il l’avait construit de ses propres mains, et c’est tant mieux
Nous prenons place dans le minuscule habitacle de ce Cessna C-150 qui vole depuis pas mal d’années et semble assez rudimentaire quoique complet et assez bien entretenu.
Rien à la sauvette, Claude vérifie tout tout et tout, chaque instrument est recalé sur certaines valeurs (quand nécessaire) testé et vérifié (zig-zag volontaires de l’appareil sur le taxiway pour tester les gyrocompas, etc). Test des gouvernes, tout y passe … ouf! j’aime mieux ça.
Le ciel est beau, il n’y a pas trop de vent, les conditions sont assez bonnes.
Nous voici prêts à décoller et Claude me fait savoir que c’est moi qui tiendrai les commandes pendant le vol –> STRESSSS !!!! Mais il me rassure en me disant “Laisser-vous conduire, vous verrez ce sera une belle ballade”.
Flaps à 10°, vérification, poussée du moteur à fond, la machine s’élance et se soulève très délicatement de la piste sans même devoir tirer sur le manche (ou presque). Chouette, ça marche pas trop mal jusque ici
Après avoir effectué notre écart de 15° sur la droite et rejoint notre altitude de 1600 pieds nous voici enfin stabilisés, je relâche peu à peu tous les muscles de mon corps, tétanisés par une crainte visiblement injustifiée.
Claude me parle calmement des choses qui doivent attirer notre attention, m’aide à découvrir le merveilleux paysage qui nous entoure et à me familiariser avec cet univers 3D bien réel et qui apporte indéniablement plus qu’un affichage 2D/3D FlightSim sur mon PC.
Afin de toucher déjà certaines choses, Claude comprend qu’une partie de mes craintes réside dans l’éventuelle panne moteur. Sans la moindre hésitation il me fait couper les gaz de l’appareil en plein vol afin de me montrer que cet appareil se met tout simplement à planer et qu’il lui reste ainsi largement assez de temps pour communiquer à la tour la situation ainsi qu’identifier une zone potentielle pour un atterrissage de fortune. Formidable! Ca plane vraiment!
Pendant tout le vol nous prenons soin de localiser et d’identifier les autres appareils/hommes en vol (avions, parachutistes, hélicoptères) et nous poussons le tourisme juqu’à faire un petit survol de la ville de Namur et, un peu plus loin, les falaises de Freyr. Tout simplement génial!
En bout de parcours Claude pose cet appareil comme une fleur, sur du velours! Impressionnant!
Mon coeur bat très fort, mes yeux sont humides, mon corps tremble de partout, je suis dans un état émotionnel indescriptible … nous ne sommes pas encore sortis de l’appareil que le ciel me demande déjà d’y retourner.
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